Sommaire :  « Citoyen Boissel »

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Préface d‘un poète ardéchois, Jean Ferrat. Introduction de Véronique Gagliardi, historienne : Aux sources du socialisme, portrait d’un utopiste révolutionnaire. Avant-propos de l’auteur. Prologue. Scène 1 : La recherche d’une étudiante. Scène 2 : Rencontre de Boissel. La jeunesse. Saint-Domingue. Scène 3 : Le retour à Paris. Premiers écrits, premier livre politique. Scène 4 : Le Catéchisme du genre humain. Les trois fléaux de l’humanité. La propriété. Scène 5 : Le mariage et la religion. Scène 6 : La Révolution, Boissel Jacobin. Scène 7 : Robespierre. L’ascension de Boissel. Scène 8 : La fin de la Révolution. L’Empire. Scène 9 : Le testament de Boissel. Annexe : la chanson de Boissel. Sources, bibliographie et notes de l’auteur.

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Extrait: « Citoyen Boissel »

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L’ETUDIANTE  – Mais alors, et le mariage dans tout ça… Que devient l’institution du mariage ?

BOISSEL – Elle doit disparaître ! Il n’y aura alors plus que des pères, des mères, des frères et des sœurs. La nature et l’univers n’ont point établi d’autres obligations que celle de s’aimer et de se rendre heureux les uns pour les autres.

La servante pose un châle sur les épaules de Boissel.

L’ETUDIANTE  – Oui, eh bien moi, je sais que je serais vachement heureuse si mon homme me demandait en mariage.

BOISSEL – Détrompez-vous, le mariage est une institution qui emprisonne les cœurs ! La bague au doigt et la chaîne au pied. Il n’y a pas d’amour sans liberté et le mariage tue l’amour parce qu’il renie la liberté. Et dans cette terrible guerre des sexes qui oppose l’homme à la femme, je vous donnerai mon opinion sur la femme. (Boissel fait une pause, regarde sa servante qui lui sourit  puis fixe le public) Selon moi la femme est supérieure à l’homme parce qu’elle porte 3 titres d’honneur :

Primo : La femme est la mère du genre humain, c’est elle qui porte et engendre l’humanité. Elle est à notre égard, ce qu’est le Maître de l’Univers à l’égard de la création toute entière.

Deuxio : C’est bien dans le cœur d’une mère que la nature et son auteur ont jeté les véritables et plus solides fondements de toute société humaine : L’AMOUR.

Tertio : Enfin, c’est dans la femme que l’Univers a placé les moyens de susciter respect, charme, fascination, adoration, AMOUR et donc d’opérer le bonheur de notre destinée présente.

L’ETUDIANTE (ravie)  –  Oh là là, citoyen-avocat, merci, merci. Sûr que la cause féministe aurait pu trouver en vous l’un de ses plus brillants et fervents avocats. A vous entendre nous serions toutes de véritables divinités… Ah, si tous les mecs pouvaient avoir votre langage…

BOISSEL – Ils  l’auront un jour citoyenne, et ce d’autant plus que vous les femmes, génitrices, éducatrices et inspiratrices du genre humain, vous tenez par votre douceur et votre grâce, le cœur des hommes et donc la clé de la transformation du monde.