Vive l’ULM 3 Points !

Au seuil des années 2000 j’ai piloté sur des avions (Cesna, Rallye, Piper PA28), c’était dans le cadre de l’aéroclub de l’Ardèche qui est basé sur le terrain romantique de Labeaume, lui-même situé sur les rives de l’Ardèche. J’avais arrêté pour des raisons financières : coûts des leçons de pilotage et de la location des appareils, obligation de voler un minimum d’heures coûteuses pour maintenir sa licence. J’avais aussi arrêté pour des raisons de sécurité suite à une série d’accidents dont certains furent mortels et touchèrent de proches connaissances (voir mon livre Nouvelles d’Ardèche et autres plumes). Ma jeune épouse avec qui je bâtissais un foyer, appréciait moyennement l’idée de devenir aussi une jeune veuve.  Mais avant que je ne me convertisse définitivement au pilotage virtuel comme je l’explique dans ma nouvelle « Et la nuit je vole », j’avais fait la découverte de ce qui était une peu l’équivalent de la voiture sans permis pour l’aéronautique : l’ULM trois points, qui fut pour moi un véritable coup de foudre.

Plus léger, plus nerveux, plus « acrobatique » aussi, l’appareil était nettement plus agréable à piloter qu’un monomoteur traditionnel. La règlementation étant plus souple, il était beaucoup plus facile d’obtenir une licence qui était accordée sans aucun frais annexe et surtout elle était accordée « à vie » ! Pas de taxes d’atterrissage non plus et une consommation en carburant nettement inférieure (de 8 litres pour les moteurs à quatre temps à 15 litres pour les plus gourmands à deux temps). Pour des budgets d’acquisition clairement inférieurs à des monomoteurs traditionnels on se retrouvait avec des appareils largement plus modernes que les avions traditionnels. Certains deltas volant même plus vite que des avions légers (style Cessna150). Et pour la sécurité, celle-ci ne dépendait désormais que du propriétaire, les moteurs simplifiés n’avaient plus besoin d’être certifiés car ils étaient désormais très sûr.  Et enfin sur le plan de la sécurité, à la différence d’un avion, un ULM en panne avait plus de chance de se poser, n’importe où, sans trop de risque de casse, d’autant que la plupart de ces appareils disposaient désormais d’un parachute directement fixé sur la cellule de l’appareil. Côté voyage, c’était comme en avion vu les performances des machines modernes (250km/h en croisière, 1000km d’autonomie, radio, VOR, GPS, pilote-auto…) tout était possible quand on voulait.

L’accueil sur les terrains ULM était souvent plus convivial, on pouvait dormir dans la tente à côté de la machine comme l’aviateur de Richard Bach dans le « Messie récalcitrant » où celui de Saint-Exupéry dans « Le Petit Prince », et parfois être invité par des « indigènes ». Enfin, en France, on pouvait même se poser dans les champs avec un accord du propriétaire, comme au temps de grands papas ! De nombreux pilotes partirent ainsi chaque semaine un peu partout dans l’hexagone voire en Europe, car beaucoup d’amoureux de l’air firent le choix de posséder leur propre machine pour s’éviter les tracas de la location. Il y eut ainsi dans les années 90 le même boom pour les ULM  que celui qui émergea dans l’informatique. Et d’ailleurs aujourd’hui, puisque nous évoquons l’informatique, si je vole encore sur un ULM 3 point, décolant assez souvent depuis le terrain de Ruoms-Labeaume, c’est désormais sur Microsoft Flying Simulator…